UE : une nouvelle proposition sur la procédure d’asile inquiète les observateurs

 UE : une nouvelle proposition sur la procédure d’asile inquiète les observateurs

Illustration – Alberto PIZZOLI / AFP

La Commission européenne propose une nouvelle modification de la procédure d’asile. Les associations craignent ses effets sur la protection des réfugiés.

« Au lieu de dépenser sans cesse du temps et des ressources à se décharger de ses responsabilités sur d’autres pays, l’UE devrait investir dans ses propres systèmes d’asile et permettre aux personnes demandeuses d’asile de commencer à reconstruire leur vie », déclarait, mercredi (21 mai) Olivia Sundberg Diez, chargée de plaidoyer sur les migrations et l’asile pour l’Union européenne à Amnesty International.

Cette dernière réagissait à la proposition de la Commission européenne de modifier le concept de « pays tiers sûr ». L’idée serait d’autoriser les Etats membres de l’UE à renvoyer de force des demandeurs d’asile vers des pays avec lesquels ils n’ont aucun lien. A l’image de ce qu’avait expérimenté le Royaume-Uni avec le Rwanda, par exemple, ou encore les accords entre l’UE et l’Albanie, la Libye, la Tunisie et la Turquie.

Pas de recours

« Cette proposition est une nouvelle tentative cynique de l’UE pour échapper à ses responsabilités en matière de protection des réfugié·e·s, en les reportant sur des pays ayant moins de ressources et de capacité pour offrir une protection durable. Envoyer des personnes dans des pays où elles n’ont aucun lien, ni soutien ni perspectives (…) est non seulement chaotique et arbitraire, mais également catastrophique sur le plan humain », a déclaré la chargée de plaidoyer d’Amnesty international.

En plus d’être envoyé vers un pays avec lequel le demandeur d’asile n’a aucun lien, la proposition prévoit la suppression de l’effet suspensif des recours. Ceci permettrait aux pays de l’UE de transférer ces personnes de force avant même que leurs recours puissent être examinés.

Droits affaiblis

Pour Amnesty international, cette nouvelle proposition de modification constitue surtout une nouvelle tentative d’externalisation du contrôle des migrations. Pour l’ONG, cette nouvelle proposition risque donc d’affaiblir « les droits des personnes et augmenter le risque de renvoi forcé vers le pays d’origine et de détention arbitraire systématique dans les pays tiers – surtout au vu de l’incapacité de plus en plus manifeste de l’UE à surveiller et imposer le respect des droits humains dans ses pays partenaires ».

Le Conseil et le Parlement européen devront désormais se pencher sur cette proposition et donner leur approbation avant une éventuelle adoption.

 

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